dimanche 30 mars 2008

Bru



Un univers extrêmement personnel, original et cultivé. Grave, d'une tonalité un peu dramatique.
J'ai toujours été un peu impressionné par Georges Bru, même s'il achète ses journaux au même endroit que moi et qu'il conjugue gentillesse et simplicité.
Ajoutez à cela une dose d'humour, de réflexion, de générosité et de ténacité...
Comment dire l'étrangeté de ses univers alors même qu'ils sont familiers, le sérieux des ombres dans lesquels il vous fait pénétrer.
Je sais que je suis un peu ridicule en livrant ici quelque chose d'immodeste qui ne lui conviendrait certainement pas, mais il y a dans ce qu'il fait un mélange de Topor et de Goya (qui n'appartient qu'à lui!).

Jean-Marie Cartereau


J'ai toujours eu une sensiblité particulière pour ce que fait Jean Marie Cartereau. J'aimais particulièrement des "cartographies" singulières dont je n'ai pas trouvé les images.
Couleurs, reliefs, territoires inconnus.Il y a dans son comportement de la douceur, de la précision, et rien de ce qu'il fait n'est classable.
Discret, ouvert, les pieds sur terre, il faut certainement partie de la confrérie des dessinateurs, avec tous les sortilèges que cela entend.

jeudi 27 mars 2008

N+N Corsino


D'accord, ils sont ancrés à Marseille, qui n'est pas Toulon. Mais lorsque j'étais à Châteauvallon, travailler avec eux pour développer leur travail était une source.
Il n'y a jamais de hasard, j'utilise le mot ancré en résonance avec leur "navigation". Il n'y a jamais de hasard parce que N+N sillonnent le monde en y puisant et en y versant un rapport aux corps, un rapport du corps aux événements, une réflexion devenue physique en harmonies dynamiques. Dans l'installation chorégraphie dont voici une image, ce rapport au monde est visible, aussi.

lundi 24 mars 2008

Léopold Trouillas


Il y a des photographes à Toulon. On le doit aux soeurs Théret, on le doit à eux mêmes, on le doit aussi à Léopold Trouillas, photographe lui-même et portraitiste, comme les soeurs Théret. En général, il est souriant, observe et écoute, comme beaucoup de photographes. Il réunit, pour le plaisir de réunir, il accompagne, pour le plaisir d'accompagner. Ce sont là certainement des qualités d'observateur; j'ai choisi de lui la photographie qu'il a faite d'une autre oeuvre, une fleur de Solange Triger, parce que cela me semble définir quelque chose dans sa démarche d'utiliser son regard pour montrer l'autre, en prenant le risque d'exprimer par le regard l'aventure tranquille des sentiments constructeurs.

Jean-Noël Laszlo


Il a toujours tenu une place à part, tenace, apparemment silencieux et au centre d'échanges indélimitables d'un point à l'autre de la planète. Il ne se souvient peut-être pas de l'image de ce crayon, un ancien dessin (?) de lui qui circule toujours en Hongrie. Il a quelque chose de secret et révolutionnaire.

dimanche 23 mars 2008

Le génie populaire



Les lignes parfaites, les modernes l'ont dit, naissent d'une créativité équilibrée entre la nécessité et la gratuité, l'élan intérieur et l'adaptation aux contingences, du travail et du climat, notamment. Et quelquefois il n'y a pas d'auteur - d'ailleurs, l'auteur d'une ligne parfaite devient rapidement la propriété de tous... du moins la partie de lui qui a donné au monde une création qui se met à voyager sans lui ! Le pointu n'a pas d'auteur, en même temps, il suffit de regarder autour de soi pour en connaître quelques-uns.

samedi 22 mars 2008

Joseph Vernet


Ce n'est pas entre 1978 et 2008, et il n'y a plus de peinture officielle aujourd'hui (quoique...). Mais Joseph Vernet, Vincent Courdouan sont des artistes qui témoignent d'un rapport à la lumière et au concret, eux aussi. Joseph Vernet était un peintre officiel et entretenait des rapports avec le politique sur lesquels on pourrait gloser aujourd'hui; reste que sa perception du paysage et de l'activité humaine sont plus visibles que jamais.

José Mange


Ce n'est pas ma génération, ni ma tasse de thé, certes. Mais il y a certainement dans le regard qu'il a laissé quelque chose de fraternel avec ce que j'aime aujourd'hui et que j'ai aimé hier dans ce qui se crée ici.

mercredi 19 mars 2008

Le Corbusier


Le Corbusier à Toulon, au Pradet, plus exactement. On en parle peu, de cette villa construite en 1929, parce qu'elle est toujours habitée (et à louer pour le tourisme, entre 600 et 1200 € la semaine selon la saison) ! Elle a été refaite il y a quatre ou cinq ans, et pas trop mal.
On pourrait pourtant y constater que pour la première fois, le Corbusier établit avec la nature et de paysage des rapports de fusion, aux antipodes de sa démarche habituelle, mais pas incohérents avec elle (la Cité Radieuse de Marseille est posée sur de fins piliers pour que l'on puisse faire du sport dans l'herbe en dessous !). Murs de pierre locale, ouvertures destinées à découper des paysages qui jouent avec la ligne de la mer...
Cette villa, pas anecdotique et qui renseigne sur l'état d'esprit réel de l'architecte, est un secret bien gardé, partageons le.

Sophie Menuet



C'est l'une des rares artistes à Toulon qui se soit lancée dans des travaux à la fois fins et iconoclastes, qui s'étendent dans l'espace, utilisent tout le vocabulaire contemporain et personnel qu'un artiste puisse requérir. Sans s'enfermer dans quoique ce soit.

mardi 18 mars 2008

Annie Pascal


Je vis avec un grand dessin d'Annie Pascal depuis 1984; c'est un dessin, mais jamais un dessin n'a jamais autant pris la forme d'une peau qui s'arrache, les étincelles de coups de griffe. Annie Pascal ne fait pas assez parler d'elle.
Mais on peut toujours demander à voir les pièces que les collections publiques conservent d'elles, au Musée de Toulon bien sûr, au FRAC de Reims...

Rudy Ricciotti


Sans frontière dans le temps ni l'espace, avec une langue entre Lacan et Coluche, Ricciotti n'a jamais déçu et toujours lancé les risques les plus pertinents.
Abstrait, universel, joueur et sérieux, identitairement concret aussi, il est de plus en plus difficile d'évaluer la taille de l'apport qu'il fait à l'architecture... et au reste : à l'association pour la "défense de la pétasse provençale" (un élément de notre patrimoine dont je suis d'accord avec lui qu'il doit être protégé), aux constructeurs capable de s'attaquer au " trou du cul du monde" (sic et resic : c'est ainsi qu'il a nommé le lieu le plus problématique de sa construction la plus dingue, à Vitrolles, et qui a connu un triste parcours.
D'ailleurs, mais c'est un autre sujet, ce qui s'est passé là est exactement le scénario qu'a vécu l'avant garde des années 30 mise à mort par les nazis, voir les livres de Jean-François Palmier).
Envie de mettre deux photos, mais il faut quand même respecter les règles.

lundi 17 mars 2008

Farid Boudjellal


Oui, oui, de la bande dessinée ! A la première rencontre avec Farid Boudjellal (que j'ai connu avant son frère, ce qui contribue à ne pas me rajeunir, et aujourd'hui il ne doit plus se souvenir de moi, son frère toulonnais, par contre, oui), je me suis dit que ce garçon tenait entre ses mains une bonne partie de "notre histoire", "notre culture", et puis beaucoup de sensiblité, de culture et de gentillesse. Il venait de sortir "L'oud" que je considère comme un pilier de bibliothèque et un témoignage rare.
J'aurais voulu d'ailleurs mettre ici une image de l'Oud, mais la couverture de "P'tit polio" me semble résumer une bonne partie de ce qu'il veut exprimer.

samedi 15 mars 2008

Plagnol


On n'y peut rien, le nom de Serge Plagnol est là. Plus le temps passe, plus je trouve dans ce qu'il fait un rapport à la lumière et à la végétation qui bougent au plus profond le rapport entre le corps et son environnement, l'existence en soi.

vendredi 14 mars 2008

Claude et Pierre Dutertre


Ils travaillent la terre et parlent d'artisanat. Mais s'agit il vraiment d'artisanat ?

André Dechifre


C'est toujours plein de petits personnages à qui il arrive des choses. Il est ici même s'il vit maintenant à Sauve, il a travaillé à Toulon, notamment à de grands moments comme "Une bouée pour Toulon".

Voilà ce que fait Andr& Dechifre en ce moment. Je dis "toujours plein de petits personnages" parce que me revient souvent une grande toile pleines de mouvements macro et microscopiques dans un grand ensemble de mouvement. J'aimerais bien la montrer ici.

Mathieu


Construire, ailleurs, par amour. Il peut y avoir des points communs de Toulon à Azemmour : se replier hors de la vue, sentir la présence de la mer en s'en cachant, changer l'espace en gardant la pierre et les palimpsestes de la vie passée...

Sauzet


Une architecture toulonnaise et planétaire : il le dit lui même.

THEORIE GENERALE
Trois principes fondamentaux

1 - Rien n'existe en soi. Tout existe en relation.
Ce qui signifie que toutes valeurs varient avec l'époque, le lieu, la culture, et se mesurent à la qualité immédiate de la relation des Hommes, les uns aux autres, et aux choses.

2 - La relation en miroir de l'homme à la nature du monde fonde notre être.
La puissance de l'identification homme / nature est le sens profond de cette architecture. La contemplation de cette complémentarité est une source d'émotions, que nous, Occidentaux du 21me siècle, interprétons beauté.

3 - Elever la relation entre l'homme et le monde au plus haut est le but recherché.
Architecture et urbanisme peuvent être, pour le meilleur et pour le pire, un rempart ou un observatoire du monde. Rempart, ils le sont. Etre un observatoire, être un cadre, être un filtre entre nous et le monde : c'est l'art d'édifier qui nous est proposé ici.