samedi 7 juin 2008

Albert Decaris


Il était né en 1901. Pour moi c'était un vieux monsieur sympathique, secret, éclairé et capable d'acharnement.
C'était un graveur. Ne rechignant pas au travail, sa précision a fait qu'il a réalisé la gravure de nombre de timbre-postes français que vos doigts ont collé pendant de nombreuses années.
Il semblerait même qu'une bonne partie des spécialistes le considèrent comme le plus grand graveur français du siècle dernier.
Je me suis intéressé à son univers - qui me reste assez étranger - à cause d'un fait en lui-même très varois. L'ancien "Cercle Républicain" du Revest, qui existe toujours, fait partie de ceux qui ont constitué une collection d'art. Cette pratique populaire et républicaine m'a toujours époustouflé. Que fait on dans les deux ou trois cercles républicains qui restent (jusque dans les années 70 le Var était empli de ces sortes de bar associatifs conviviaux et engagés) ? On boit un coup, on parle de liberté, d'égalité et de fraternité.
Et, que l'on soit érudit ou non, entre deux pastis on peut participer à la constitution d'une collection, atypique, collective et émouvante !
Il y a un très beau Decaris dans la collection du Cercle Républicain du Revest.
L'univers personnel d'Albert Decaris, qui reste assez méconnu, était extrêmement moderne, au sens des années 50, et totalement illuminé jusqu'à en être surréel. Avec un rapport profond à l'illumination spirituelle, qui passent par des images religieuses qu'il ne faut pas lire comme cléricales.
L'oeuvre laissée est volumineuse, impressionante, chatoyante.
Il a également constitué une sorte de cartographie élective en représentant l'univers méditerranéen : on trouve de lui une foule d'images puissantes, allégoriques et éclairées d'Italie, de Grèce...

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